Charigny Juliette, Cestoda Supremus O'dohertica, 2024, 58 x 78 cm, épaisseur variable, Peinture en technique mixte sur medium, tissus, laine, peinture, gesso,
Le nom "Cestoda" fait référence aux vers plats, communément appelés ténias, des créatures longiformes dont la structure segmentée et allongée rappelle les formes en relief et les textures sinueuses de l'œuvre. Ces parasites, bien que souvent invisibles à l'œil nu, possèdent une géométrie répétitive et minimaliste qui entre en résonance avec les principes d'abstraction radicale chers à Kazimir Malevitch.
Le terme "Supremus" renvoie au Suprématisme, un mouvement fondé par Malevitch qui prônait la réduction des formes et des couleurs à leur plus simple expression, souvent représentée par le blanc. Le Carré blanc sur fond blanc de Malevitch est une exploration du vide, de l'absence de représentation figurative, en écho à la neutralité de la surface du tableau, tout comme la structure discrète mais persistante du Cestoda. De plus, le terme "Supremus" évoque la taille impressionnante que ces créatures peuvent atteindre, symbolisant la manière dont le minimalisme peut lui aussi être monumental.
Enfin,"O'dohertica" rend hommage à Brian O'Doherty, théoricien de l'art qui a révolutionné la conception de l’espace d’exposition avec son concept du White Cube. L'œuvre prend ainsi une dimension réflexive, où la blancheur totale devient un espace d'interaction entre l'objet d'art et le spectateur. L'influence de la blancheur d'O'Doherty, où tout excès est effacé pour sublimer le contenu, fait écho au caractère épuré de cette œuvre, qui, malgré ses formes complexes, semble baigner dans une neutralité éclatante.
Ainsi, le nom Cestoda Supremus O'dohertica combine l’organique et le conceptuel, la matérialité et l’abstraction, et renforce la tension entre ce qui est visible et ce qui est latent, unissant les univers du minimalisme artistique et de la science naturelle.